L’académie américaine de pédiatres (AAP) a vivement recommandé aux parents de lire des histoires à voix haute à leurs enfants, et ce dès leur plus jeune âge. L’objectif étant de stimuler l’acquisition du langage et de renforcer leurs compétences linguistiques dans un monde où priment désormais les écrans et les smartphones.
Les directives de l’académie américaine de pédiatrie :
Même si les pédiatres ont longtemps encouragé les parents à lire des histoires à leurs enfants, l’AAP leur recommande d’en faire la promotion auprès des parents. Il est également de la responsabilité du corps médical et des responsables politiques d’aider et d’accompagner les familles les plus défavorisées en leur offrant par exemple des livres pour enfants.
Lire régulièrement à de jeunes enfants dès la naissance “stimule de façon optimale leur activité cérébrale et renforce la relation avec leurs parents à un moment clef de leur développement. Ainsi, les enfants construisent leur vocabulaire, posent les bases de l’alphabétisation, développent leur langage et acquièrent des compétences socio-émotionnelles qui leur serviront à vie”.
L’académie a également démontré des disparités selon le niveau de vie des familles. En effet, seulement un tiers des enfants aux Etats-Unis vivant dans une famille en situation de pauvreté se font lire des histoires quotidiennement. Un véritable handicap pour ces enfants qui, une fois scolarisés, éprouvent des difficultés dans l’apprentissage de la lecture. A titre de comparaison, 60% des enfants américains dont les parents ont un revenu d’au moins 400% du seuil de pauvreté se font lire des histoires depuis leur naissance jusqu’à leur cinq ans.
Les bébés profitent eux aussi des bienfaits de la lecture :
L’académie avait déjà souligné par le passé l’importance de laisser les enfants de moins de 2 ans à l’écart des écrans et avait suggéré par la même occasion de privilégier les interactions avec les êtres humains et les jouets.
“Les bébés peuvent également tirer des bénéfices de la lecture, même s’ils ne semblent pas intéressés à première vue” a déclaré Peter Richel, membre de l’AAP et chef du service pédiatrique de l’hôpital Northern Westchester à New-York. Il est d’ailleurs possible, toujours selon Peter Richel, de stimuler le développement du cerveau à cet âge là. Il confie également toujours reconnaître les enfants qui ont été sensibilisés et exposés très tôt à la lecture.
Le soutien d’Hillary Clinton :
Lors de cette même réunion, Clinton a déclaré : “A l’âge de 4 ans, les enfants issus de familles défavorisées socio-économiquement ont entendu plus de 30 millions de mots de moins que les enfants de familles aisées.30 millions ! Ils entendent moins de mots et en apprennent donc moins”.
“Cet écart amène à des inégalités dans l’apprentissage de la lecture. Des disparités qui se répercutent au sein du milieu scolaire et peuvent avoir d’importantes conséquences”.
C’est la première fois que l’académie américaine de pédiatrie prend de telles directives et encourage les pédiatres à offrir des livres pour enfants aux familles défavorisées.